Art Aborigène
Lire l'Article de Presse - AZART n°54 Janvier - Février 2012
Préface
Il est entendu que l'art aborigène, celui issu des zones où les Aborigènes ont conservé leur culture à peu près intacte, a un sens, une signification profonde qui à nous, Occidentaux, nous échappe. Bien sûr, aujourd'hui les gens sont mieux informés, ils ont entendu parler des "pistes chantées", des histoires du "Dreamtime", du Temps du Rêve.
Pour comprendre le lien entre les Aborigènes, leurs peintures et leur environnement, il faut comprendre le monde du Rêve ; Si pour nous le centre de l'Australie n'est qu'une vaste zone désertique - très exactement semi désertique - les Aborigènes y voient une terre baignée par l'énergie des Ancêtres, une région parcourue par de mystérieuses forces issues de ces Êtres qui ont façonné le paysage et y ont laissé une partie d'eux-mêmes. De ces pistes empruntées par les Ancêtres, des actions de ces Êtres aux pouvoirs extraordinaires, naissent sur les toiles des artistes des réseaux denses de lignes, de courbes, des formes massives en mouvement, des jeux de lignes et de plans où l'improvisation et le hasard ne joue aucun rôle ... encore que, une fois de plus, il ne faudrait pas oublier qu'il s'agit avant tout d'art !
Cet art mêle connaissances tribales, connaissances spatiales, celles des sites sacrés et de leur histoire, de leur création par les Ancêtres. Les œuvres aborigènes sont le reflet de personnalités riches, de revendications territoriales, sociales ou politiques. Ce sont des œuvres complexes malgré parfois un certain dépouillement dans leur réalisation.
Même s'il est conseillé d'avoir un aperçu du contexte dans lequel sont nées ces œuvres, il n'est pas obligatoire d'en avoir la signification pour en apprécier la puissance visuelle, la poésie, le sens de l'espace.
Les symboles utilisés par les initiés résument tout : la terre, le paysage, les gens, les éléments et leurs interactions car cet art s'inscrit dans la pensée et la dimension sacrée du Rêve où seul l'initié peint des motifs sur lequel il possède des droits.
Pour la grande majorité des artistes aborigènes, le sens de la toile peinte, les secrets qui y sont révélés sont plus importants que l'aspect esthétique. Et pourtant, ce sens de la beauté, de l'harmonie est bien présent.
Les artistes aborigènes, ceux qui très vite se sont fait une renommée sur la scène internationale et ont imposé leur prénom Ronnie, Gloria, Emily, Kathleen, présent dans de nombreux musées à travers le monde dont le musée du Quai Branly, British Museum London, National Gallery of Australia, n'ont rien à envier aux artistes les plus renommés de l'Occident ; même invention, même science, mêmes gestes souvent, et même sens de la couleur et de l'harmonie ; même mystère qui fait naître la même émotion ... car malgré cette attache au monde sacré du Rêve, la liberté artistique est bien réelle et certains ont su bousculer les frontières, les conventions picturales et hisser l'art aborigène au plus haut niveau.
Dans l'art contemporain occidental, le discours semble parfois l'emporter sur l'impact visuel et émotif de l'œuvre. Ici tout est réunit et s'ajoute aux 50 000 ans de l'histoire de ce peuple et à la dimension sacrée du Rêve. Enfin, nous voudrions mettre l'accent sur un dernier élément.
Pour chaque mouvement pictural (impressionnisme, cubisme ...), des personnalités fortes se démarquent : celles qui sont à l'origine du mouvement (les fondateurs) ou celles qui, par la suite, réorientent le mouvement, le font basculer dans une nouvelle voie.
Une bonne partie des artistes présentés dans ce catalogue appartiennent à ce groupe de précurseurs ou de leaders dont les œuvres figurent dans des collections privées ou publiques prestigieuses.
Ces initiés dont les connaissances tribales sont immenses, sont aussi et avant tout des grands hommes.
Marc YVONNOU - Expert en Art Aborigène
Ronnie Tjampitjinpa
La peinture de Ronnie est le résultat d’un mélange : connaissances tribales (Celle des individus qui ont vécu sans contact avec le monde occidental, comme il y a des milliers d’années mais aussi celle des initiés aux connaissances tribales et de la nature qui sont immenses), reflet d’une personnalité hors du commun et réflexion sur son art. Car les peintures de Ronnie qui datent du début des années 1970 ne ressemblent pas à celles produites dans les années 1990. Il a fait évoluer sa peinture vers un plus grand dépouillement qui caractérise si bien son style. Bien qu’épuisé physiquement, Ronnie est probablement au sommet de son art.
Ses peintures frappent par leur force et leur sens de la géométrie. Elles possèdent la puissance des œuvres dont les formes remontent à la nuit des temps et qui se passent de génération en génération au travers des initiations. Ainsi Ronnie Tjampitjinpa, concentre toute son énergie, sa vision (mais qui est comme une force), ses connaissances. Le pinceau semble se déplacer sans obstacles et son Rêve d’Eau qui paraît si complexe est brossé en un tour de main. Cette géométrie « sauvage » dénote alors une maîtrise du trait que de nombreux artistes occidentaux pourraient envier. Son style est parfaitement identifiable. Son sens de l'espace, les formes massives en mouvement et la puissance de ses tableaux font de lui, incon- testablement, l'un des meilleurs artistes aborigènes vivants. Son art est l'illustration parfaite du qualificatif souvent utilisé pour décrire l'art des Pintupi, un art "cérébral".
Le Musée du Quai de Branly possède plusieurs des ses œuvres.
Il a à son actif plus d’une centaine d'expositions personnelles et collectives.
Collections:
Aboriginal Art Museum, Utrecht, Pays-Bas
Musée du Quai de Branly, Paris, France
Artbank, Sydney, Australie
Art Gallery of New South Wales, Sydney, Australie
Art Gallery of Western Australia, Perth, Australie
Campbelltown City art Gallery, Adelaïde, Australie
Donald Kahn Collection, Lowe art Museum, Miami, USA
Gabrielle Pizzi collection, Melbourne, Australie
National Gallery of Australia, Canberra, Australie
National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie
The Holmes a Court Collection, Perth, Australie Collection, Perth, Australie
Museum and art Gallery of the Northern Territory, Darwin, Australie
Lena Pwerle
Collections :
Holmes à Court Coll (Perth)
Powerhouse Museum (Sydney)
Art Gallery of South Australia (Adelaide)
Emily Pwerle
Emily est née dans les années 1920 (1922 est la date donnée par beau- coup) ou les années 1930. Cas paradoxal puisque, très proche d’Emily Kame Kngwarreye et de beaucoup d’autres peintres célèbres (comme sa nièce Barbara) Emily commence à peindre sur des supports modernes tardivement, peut-être en 2000, plus probablement en 2004.
l’Awelye (série de rituels de fertilité de la terre) inspire Emily et ses sœurs. Ce sont les motifs utilisés pour ces rites qu’Emily reproduit sur des toiles, et plus particulièrement ceux que les initiées se peignent sur le corps. Contrairement à sa sœur Minnie, Emily va commencer peindre ses motifs à l’aide d’une seule teinte puis attendre que cette première couche soit sèche avant de se lancer dans une seconde où elle répète les mêmes motifs et ainsi de suite 3 ou 4 fois avec des teintes très différentes ou parfois aussi très proches. Après quelques mois où cette technique est employée quasi systématiquement elle commence à faire ce que Minnie faisait, des mélanges de couleurs sur une même toile, en un seul trait. La brosse, souvent plus fine que chez Minnie, donne un côté plus aérien à des œuvres marquées par l’élan; le côté très gestuel des peintures corporelles est ici parfaitement rendu.
Expositions:
2005 Permanent exhibition and collection, DACOU Australia, Rosewater, Australia
2005 Group exhibition, Mbantua, Gallery, Alice Springs, Australia
2006 Group Exhibition, ‘The Pwerle Sisters,’ Flinders Lane Gallery, Melbourne, Australia
2006 Group exhibition, APS Bendi Lango Art Exhibition, Rio Tinto Offices, Melbourne
2007 Group exhibition, Fireworks, Gallery, Brisbane, Australia
2007 ‘Utopia in New York’ Robert, Steele Gallery, New York. USA
2007 Group Exhibition, Australian, Embassy, Washington, USA
2007 “New Works from Utopia”,Space Gallery, Pittsburgh, USA
2008“Utopia Collection”, Japinka, Gallery, Perth, Australia
2008“Utopia Discoveries”, Flinders Lane Gallery, Melbourne, Australia
2008 Group travelling exhibition to major cities in Australia, “EWB Elements”, presented by Dreamtime Art in conjunction with DACOU.
2009 “Utopia, Color’s of the Desert”, Gongpyeong Art Space in conjunction with DACOU, Australian Embassy in Korea & Crossbay Gallery, Seoul, Korea
2009 Utopia group exhibition, DACOU Broome, Broome, Australia
2009 Group Exhibition, Gallery Savah, Sydney, New South Wales, Australia
2009 “Body Markings”, solo exhibition, DACOU Gallery Melbourne, Middle Park, Australia 2010
2010 Solo Exhibition, Gallery Savah, Sydney, New South Wales,Australia
2010 “The Pwerle Sisters” Group Exhibition DACOU Australia, Melbourne Australia
Gloria Petyarre
Les œuvres de Gloria sont également influencées par les peintures corpo- relles. Elles sont basées sur « l’Awelye », « Women’s Business », le mot de business signifiant ici rituels.
A la manière d’Emily Kame Kngwarreye, les œuvres de Gloria ont souvent un aspect très abstrait. La plupart de ses œuvres n’ont aucun point, ce sont juste des bandes de couleurs ou des petites hachures. En 1995, elle commence à produire des séries, le résultat est extraordinaire et elle remporte le prix Wynne.
L’aspect novateur des œuvres de Gloria ne doit pas faire oublier qu’elle est la continuatrice d’Emily Kame, elle joue un rôle spirituel majeur dans tout l’Est du Désert. C’est une « patronne » qui dirige les rituels. Entre tradi- tion et modernité son travail est inclassable. Si le site sacré de Aknangkere (et le Rêve de Lézard Diabolique des Montagnes qui lui est associé) reste le principal sujet de ses toiles, comme c’est le cas pour ses autres sœurs, Gloria et Kathleen (née vers 1940) ont su renouveler constamment les représentations visuelles traditionnelles, devenant du même coup les artistes femmes les plus connues du grand public.
Mais pour nous ce sont ses compositions plus « modernes », c’est-à-dire ici qui s’éloignent le plus des motifs traditionnels, qui nous paraissent les plus intéressantes. Comme cette rare série de Aknangkere Growth née en 1998. Elle y décrit de façon très libre Sa Terre, ses couleurs changeantes aux passages des saisons. En 2006 puis en 2007, nous demandons à Gloria de s’inspirer à nouveau de ce thème. Cela donnera naissance à deux spectaculaires séries dont il existe qu’un nombre très limité d’œuvres. Nous reproduisons dans ce catalogue la plupart de ces œuvres qui vous donneront une excellente idée de la pensée créatrice de Gloria, sous estimée, (malgré son succès, son œuvre est au final assez mal connu et sa créativité, signe de la vitalité qui l’anime, n’est pas reconnu à sa juste valeur).
Cette série fait elle-même suite à celle des Bush Medecine Dreaming décrivant un tapis de feuilles d’une variété particulière qui possède des vertus médicinales puissantes. Gloria y introduira peu à peu des mouve- ments donnant un aspect tridimensionnel. En les peignant, Gloria espère –t-elle que ces plantes pousseront en abondance ? Ce sont les toiles traitées de cette façon que Gloria peint le plus souvent et qui ont proba- blement le plus de succès auprès du public. Son thème du Mountain Devil Lizard Dreaming s’exprime aussi parfois de façon plus contemporaine, Gloria formant alors des boucles colorées qui couvrent toute la surface de la toile prenant un aspect extraordinaire sur des grands formats. Enfin, nous reproduisons un exemple de peintures corporelles. Bien entendu il existe encore bien d’autres séries et des façons différentes de traiter cha- cune de ses série.
Expositions:
Musée du Quai de Branly, Paris, France
Campbelltown City Art Gallery, Australie
Gabrielle Pizzi collection, Melbourne, Australie
Museum of Victoria, Melbourne, Australie
National Gallery of Australia, Canberra, Australie
National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie
Queensland Art Gallery, Brisbane, Australie
The Holmes a Court Collection, Perth, Australie
University of New South Wales, Sydney, Australie
University of Sydney Union, Sydney, Australie
Flinders University, Australie
British Museum, Londres, Angleterre
Wadsworth Athenaeum, Hartford, USA
Griffith University Collection, Australie
Macquaire Bank Collection, Australie
Mornington Peninsula Regional Gallery, Australie
Powerhouse Museum, Sydney, Australie
Queensland University of Technology, Australie
Riddoch art Gallery, Australie
Supreme Court, Brisbane, Australie
Westpac, New York, USA
Singapore Art Museum, Singapoure
Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin, Australie
Kathleen Petyarre
En 1977, suite au succès des premières œuvres d’art produites à Papunya; débute la fabrication de batiks. A la fin des années 1980 les femmes et quelques rares hommes commencent à peindre sur toile. C’est le début d’une grande aventure qui va connaître un succès considérable notam- ment grâce à Emily Kame Kngwerreye et aux sœurs Petyarre (Kathleen donc mais aussi Gloria et Ada Bird et dans une moindre mesure à Nancy, Violet et Myrtle).
En 1996, la première exposition solo de Kathleen voit le jour. C’est un succès énorme, toutes les toiles sont vendues mais surtout une grande surprise pour une artiste qui est encore quasi inconnue. La renommée vient la même année. Elle remporte le plus prestigieux prix artistique décerné aux artistes aborigènes, le 13 ième Testra National Aboriginal art award avec la toile « Storm in Atnangkere Country II ». Ce prix la propulse sur le devant de la scène artistique et médiatique. Surtout avec le scan- dale national suscité par Ray qui prétend avoir peint la toile. En 1998, après enquête, Kathleen est enfin déclarée seule artiste à avoir peint cette toile et à pouvoir prétendre au prix (si la participation de Ray est possible elle reste mineure et correspond uniquement à une petite colla- boration dans l’exécution et non pas dans la création). Ce triste épisode, une affaire nationale, bien que définitivement réglé, plonge Kathleen dans une phase dépressive qui va durer plusieurs mois mais qui au final débouche sur une période de créativité intense.
En 1998, commence une série de voyages qui la mènera aux USA, en Indonésie, en Inde, en Ecosse, en Irlande et en Nouvelle Zélande. Elle est invitée à Los Angeles par Richard Kelton qui achète des œuvres pour sa célèbre fondation. Son style est très pensé, très élaboré. Ce raffinement pourrait nuire à l’impact visuel ; au contraire, il vient le renforcer. Dans ces séries Moutain Devil Lizard, elle travail le fond de différentes façon : une spirale peut cou- vrir sur tout le fond, accentuant le côté mystérieux, ou partir en lignes parallèles au grand X, venant accentuer la structure.
Elle a remporté ou été finaliste lors de plusieurs prix artistiques importants, et ses œuvres (essentiellement des toiles mais aussi des batiks et des gravures) figurent aujourd’hui dans de très nombreuses collections privées et publiques prestigieuses dont :
National Gallery of Australia Canberra, Collection of HM Queen Elizabeth II, Angleterre, Kerry Stokes Coll, Perth, Museum and Art Galleries of the Northern Territory – Darwin, Art Gallery of South Australia – Adelaide, Flinders University Art Museum – Ade- laide, Fondation Kelton – Los Angeles – USA, Kluge Ruhe Coll, Virginie – USA, ATSIC Coll – Adelaide, National Gallery of Victoria – Melbourne, Museum Puri Lukisan – Bali – Indonésie, Riddoch regional Art Gallery – Australie, University of South Austrlia Art Museum – Adelaide, Edith Cowan University – Perth, Musée du Quai Branly – Paris, Peabody Essex Anthropo- logy and Ethnology Museum, Harvard – Angleterre, James and Jaqui Erskine Coll – Sydney, Essl Coll, Samlung Essl, Vienne – Autriche, Holmes à Court Coll – Perth, Musée des Confluences (Lyon)
Nora Petyarre
Collections:
The National Gallery of Australia, Canberra
The Holmes a Court Collection, Perth
Adams Gibbs
Né en 1958 à Papunya il est issu d’une famille à l’influence morale et artistique considérable. Son père est l’un des créateurs du mouvement artistique, Yala Yale Gibbs Tjungurrayi (1928 – 1992). Sa mère Ningura Napurrula est l’une des artistes féminines les plus célèbres. Elle s’est imposée rapidement sur la scène artistique australienne. Sa carrière culmine lorsqu’elle est sélectionnée pour participer au projet architectural du Musée du Quai Branly. Malgré ce succès, une blessure demeure. L’enlèvement d’un de ses enfants considéré comme déficient mentalement : Adam Gibbs. De ce fait (quoique peu probant, Adam nous paraissant « normal »), d’un tempérament affable et le plus souvent très souriant), il est confié jeune à une famille d’adoption – puisque les autorités considèrent que sa famille ne pourra pas l’élever convenablement (!!). A une certaine période, un tiers des enfants aborigènes auraient été enlevés pour être confiés à des institutions ou des familles avec comme but une assimilation rapide. Les parents adoptifs d’Adam vivront un moment aux USA avant de rentrer en Australie ou par bonheur Adam retrouve sa famille et il vit désormais avec eux à Kintore, l’un des deux centres de peuplement des Pintupi, son groupe ethnique. Lorsqu’il ne peint pas, il s’adonne à son autre passion, la musique.
Ses toiles sont facilement identifiable, constituées de lignes le plus souvent en quart de cercle et s’inspire du Rêve de Fourmis à Miel. La plus importante coopérative le soutien activement depuis des années.
Maisey Campbell
Bien que premier groupe d’artistes soit constitué d’une majorité de Pintupi, les femmes de ce groupe ethnique n’aura réellement la possi- bilité de peindre qu’en 1996.
Pendant longtemps Maisey peint peu, par intermittence, emmagasi- nant de l’expérience et prenant du recul, jusqu’au décès de son mari qui connaît dans les dernières années de sa vie un succès important.
Il lui faut alors nourrir sa famille et a commence à produire d’avantage.
Maisey élabore un style assez facilement identifiable, avec des points qui reprennent le plus souvent la gamme des autres artistes pintupi, des camaïeux ocres, jaunes, blanc ou beige. Mais parfois Maisey expéri- mente de nouvelles formes ou couleurs.
Jeannie Lewis
Elle est mariée à l’un des artistes influents de cette région, Mickey Singleton Jampitjinpa.
Elle commence à peindre seulement en 2005 en s’inspirant le plus souvent des histoires relatives à Mina Mina mais peu aussi se concentrer sur da’utres thèmes (Bush Tomato, Women, Soakage, Rockhole, Edible Mushrooms, Water)
Depuis 2005, ses œuvres ont été exposées dans de nombreuses exposi- tions et l’une d’elles a été acquise par le British Museum.
Lucky Morton
Collections:
National Gallery of Australia, Canberra, Australia
Powerhouse Museum, Sydney
Queensland Art Gallery, Brisbane
Robert Holmes à Court Collection, Perth
Expositions:
1989 Utopia Women’s Paintings. The First Works on Canvas. A Summer Project
1988 - 89, SH Ervin Gallery, Sydney, Australia
1989 - 1991 Utopia - A Picture Story, Tandanya National Abori- ginal Cultural Institute, Adelaide; The Royal Hibernian Academy, Dublin; Limerick City Gallery of Art, Limerick
1990 Balance 1990: Views, Visions, Influences, Queensland Art Gallery, Brisbane
1991 8th National Aboriginal Art Award Exhibition, Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin; Australian Perspective, Art Gallery of New South Wales, Sydney
1998 Painting from Utopia and Balgo Hills, Aboriginal Art Gale- rie Bähr, Speyer, Germany
1999 International Tour, Art Direct Gallery.com, Litsey & Kear- ney
2005 Artists of Utopia: Then and Now, Outback Alive, Canberra 2006 Desert Hues, The Gallery, Canberra
Jock Mosquito
Il n’a jamais connu sa mère et a été élevé par son père et sa grand-mère. Il a eu la possibilité d’aller à l’école mais son père ne veut pas qu’il s’éloigne et n’ira donc pas, ce qu’il regrettera toute sa vie.
Mais cela ne l’empêchera pas de devenir un homme important dans la région des plateaux du Kimberley. Il participe activement à la vie culturelle et politique.
C’est la région de Nicholson. Après la saison des pluies. Chaque année, une route se forme pour approvisionner en hommes et en matériels les camps sur les terres des ranchs.
Cette toile décrit le Pays de Jock à la manière d’une vue aérienne. Rover Thomas et Henry wambiny, deux artistes décédés, ont également peints des toiles sur ce thème et de cette façon.
Collections:
National Gallery of Australia (Canberra)
Makinti Napanangka
Ces oeuvres sont rythmées par de grandes vagues prenant l'aspect de lignes légèrement incurvées (symbolisant les jupes cérémonielles en corde de cheveux qui servent pour certains rites) ou d'ovales qui viennent parfois s'assembler pour former comme un mur de cellules; parfois les deux motifs sont présents sur ses compositions; et toujours avec une grande harmonie des tons ou domine le plus souvent les ocres, les oranges et le rose avec un emploi des mauves surtout dans les oeuvres récentes. Alors que les hommes sont restés fidèles à un style très minutieux.
Makinti peint avec une grande spontanéité, une grande vigueur que même ses problèmes de vue ne freinent pas. L'aspect des oeuvres de Makinti, semblant sculpter par ses doigts, est comme un écho, une réminiscence des actions des Ancêtres du Temps du Rêve façonnant le vaste désert par leurs actions.
Collections:
Art Gallery of New South Wales
Museum and Art Gallery of the Nothern Territory
Macquarie Bank Coll
National Gallery of Victoria
Queensland Art Gallery
Walangkura Napanangka
Sa famille fait partie d’un groupe de Pintupis qui ont marché des centaines de kilomètres pour rejoindre Haasts Bluff en 1956. Sa famille retourne, en 1981, à Kintore lorsque le gouvernement australien rend leurs terres aux Pintupis.
À l’exception d’une artiste, Narpulla Scobie, les femmes de l’ethnie Pintupi ne se mettront à peindre que tardivement, pour la plupart en 1996, bien que les hommes Pintupis aient joué un rôle fondamental dans la création du mouvement pictural à Papunya, en 1971.
Cependant, à Haasts Bluff, une coopérative se crée, qui met à disposition des femmes initiée des toiles et de la peinture. En 1994, cette coopérative développe un projet important, en association avec des musées et des centres culturels : faire peindre des grands formats par les femmes de Hassts Bluff et celles de la région de Kintore. Walangkura et sa mère participent à ce fameux projet. En 1996, Walangkura commence à peindre en collaboration avec la fameuse coopérative Papunya Tula. Commence alors une série d’expositions importantes où ses oeuvres sont présentées.
Walangkura s’inspire le plus souvent des motifs associés aux voyages d’une Vieille Femme Kutungta Napanangka. Elle entremêle à la fois habilement, des motifs traditionnels, et ceux symbolisant les régions où se déroulèrent les exploits de cette Ancêtre du Temps du Rêve. On peut voir ainsi dans ces toiles, çà et là, un point d’eau permanent, une grotte, un site argileux, etc.
Sa peinture n’est pas anarchique, elle n’est pas le fruit du délire, mais obéit avant tout à un savoir, à des connaissances qui se transmettent de génération en génération, depuis des milliers d’années.
L’artiste aborigène élabore sa toile comme les Ancêtres ont façonné le paysage. Ses toiles, rehaussées de blanc, nous plongent dans ce monde si particulier. Nous voyageons avec elle et en compagnie des Ancêtres…
Nous sommes les témoins de l’harmonie du monde du Rêve, bien que parfois, là encore, les forces sous-jacentes semblent prêtes à exploser…
Ces dernières années, Walangkura a modifié sa gamme chromatique avec des teintes plus toniques, rendant ses toiles beaucoup plus lumineuses. Depuis la fin programmée de la carrière de Naata Nungurrayi, de Makinti Napanangka et de Ningura Napurrula, on peut dire que Walangkura est la grande artiste de la région.
Lilly Kelly Napangardi
Elle remporte, en 1986, le très prestigieux Northern Territory Art Award (aujourd’hui Testra Art Award).
Cependant, depuis peu, Lilly a modifié de façon surprenante sa manière de peindre. À l’aide de points très fins et de tailles différentes elle décrit, avec un minimum de teintes, les dunes de la région de Kintore et de Conniston, le vent et le désert après la pluie. Il en résulte des oeuvres mystérieuses aux puissants effets visuels.
Ce nouveau style la propulse sur le devant de la scène artistique australienne. En 2003, Lilly est finaliste du Testra Award et, en 2006, elle fait son entrée dans la sélection des cinquante « most collectable australian artists».
On peut reprocher à Lilly , tout comme à Ngoia, une production par moments trop abondante. Mais le succès accentue la demande. Lorsque Lilly peint sans tensions, sans pressions extérieures, ses oeuvres égalent celles des autres grandes artistes telles que Kathleen Petyarre ou Dorothy Napangardi, dont la technique minutieuse est assez proche de la sienne. Nous avons eu entre les mains des pièces d’une très grande qualité où Lilly avait utilisé deux teintes, un bleu clair et du blanc, par exemple.
Collections:
The Kelton Foundation, Santa Monica, USA
The Holmes a Court Collection, Perth, Australie
Art Gallery of New South Wales, Sydney, Australie
Queensland Art Gallery, Australie
Thomas Vroom Collection, Amsterdam, Hollande
James Erskine Collection, Australie
Arulen Art Centre, Alice Spring, Australie
Nylari Tjapangati
Son style très marqué fait de lui l’un des artistes montants du moment avec l’aide appuyé de la coopérative artistique qui place ses oeuvres dans les expositions prestigieuses. Cette toiles datant d’il y a quelques années frappe déjà par sa facture différente avec ses lignes qui se touchent.
Collections:
Araluen Art Centre, Alice Springs, Australie
National Gallery of Australia, Canberra, Australie
Maggie Ross
Son frère Paddy Japaljarri Stewart est l'un des plus grands artistes de Yuendumu, comme lui, elle a enseigné à l'école de Yuendumu avant de travailler en tant que employée de nettoyage à la clinique de Yuendumu.
Depuis le decés de son mari, Maggie passe beaucoup de son temps à initier ses enfants et petits enfants à la chasse et la cueillette du bush (lézard, varants, vers, fruits, oignons...) et aux cérémonies.
Son père et sa mère lui ont transmis les Jukurrpa qui se caractérisent par les plantes et les animaux de ses terres, elle est ainsi responsable des Kangourous (Marlu), des Opossum (Janganpa), des Aigles (Warlawurru) Oignons du Bush (Janmarda).
Ses peintures représentent le Miinypa Jukurrpa (Rêve de l'Aborigène Fushia)
Collections:
Art Gallery of New South Wales
Artbank
Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection
Mickey Singleton Jampitjinpa
Mickey peint des histoires transmises de son père et ses pères avant lui. Ces histoires sont les histoires de création qui touchent au pays traditionnel de Mickey. Il a peint pendant de nombreuses années.
Dans ces peintures contemporaines Warlpiri l'iconographie traditionnelle est utilisée pour représenter le Jukurrpa, des sites associés à d'autres éléments. Dans de nombreux tableaux Jukurrpa les lignes courbes et droites représentent les "ngawarra" (eaux de crue) qui traverse le paysage. Motifs souvent employé pour décrire cette histoire qui comprend de petits cercles représentant "mulju" (puit d' eau) et de courtes droites illustrant "mangkurdu" (cumulus et stratocumulus nuages ).